Il est 16. Je rentre d’une virée shopping, la première depuis quelques mois !
humm.. pour être franche, la première « physiquement », car virtuellement j’ai léché pas mal de vitrines sur écran entre temps…#PetiteParenthèse

j’en ai marre de consommer ! le hic c’est que je n’en suis pas encore au dégôut ! (loin de la confirme mon homme).

que faire?
mon alter-ego positif me dit de ne pas perdre espoir, cela viendra. tout comme c’est venu pour les Flanby, les Pim’s, les  cônes de glaces, les doubles menus XL du Mc Do…
c’est vrai dis, j’y suis arrivée par le passé, pourquoi pas une fois de plus ?

Ma stratégie en général, consiste en une consommation boulimique du désire, condensée sur un court labs de temps, très important le labs de temps (tu le sais, pourquoi*). jusqu’à en être dégoûtée, un peu comme de certains aliments.. des fois..

Dans le cas des fringues en revanche, il est évident que cette stratégie devient difficilement applicable, voire inapplicable ; je ne veux me risquer à la perte de mon homme, mais pas que..

L’équation est simple :

« je ne consomme jamais plus que je ne gagne » + « je ne gagne pas non plus des millions » + « j’ai des goûts de luxe (façon de dire) » = 3.

Trois raisons suffisantes pour trouver une stratégie alternative !

Bon, je te dis cela mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour.
J’en ai marre certes, mais mon désire d’acheter pèse plus lourd dans la balance de ma conscience que la force d’arrêter. Et je n’aime pas me forcer quand je n’en ai pas (encore) envie. Ou plutôt, avec la volonté on arrive à tout ou, quand on veut on peut, ou… tu vois quoi.

#ParentheseDansLaParenthese
On retrouve d’ailleurs souvent cette notion de balance dans nos agissements. J’aimerais bien m’étendre la-dessus, mais .. je sens que tu n’es pas d’accord.
#FinPDLP

Je tiens aussi à préciser que le shopping, avec les lunettes et les coupes de cheveux, sont mes seuls vices de consommation. Parole de mon alter-ego « je cherche la perfection dans les yeux des autres, mais je me soigne ».

Ne te moque pas c’est vrai ! je ne fais pas dans les massages, ni dans la lingerie, la manucure, les vernis à ongles, le maquillage, les accessoires d’intérieur, la déco, le ménage, la cuisine et la coquetterie.. etc.
Ma seule caractéristique « fille » est la mode. MA mode, c’est légèrement différent.

On me dit « fashion victim », je ne suis pas d’accord. c’est plutôt la mode qui est victime de mes associations, mais j’avoue j’ai un look. Pourri certes, mais c’est le mien !

bref. #JeFermeLaParenthèse.

Je rentre donc de ma virée shopping, et me dis tiens si je relevais la boite aux lettres? Ok ! rien de spécial, sauf une carte Yves Rocher, les cosmétiques dont le composant naturel (peut être) majeur (certainement) est le discours marketing. et ni une ni deux, il fallait que je te la montre :

Alors, vois tu le délire ou pas?

Bon je te l’accorde, c’est écrit petit..

Je viens de te donner un indice..

Toujours pas?

Bon, déja je déteste qu’on me dicte une conduite, fais-ci, fais pas ça.. je sais en général ce que j’ai à faire, c’en est même ennuyeux de maîtrise alors, les « chouchoutez-vous », « grattez vite » et compagnie me rendent très rapidement exécrable !

Et encore, je t’ai épargné le verso, envahissant de « rien que pour vous », « jouez l’effet collection », « Venez vite avec cette carte avant le.. » et blablabla…

Ensuite les, « jolie, un point c’est tout » et « we love you » me donnent envie de crier :TA GUEULE !! d’où tu me connais? je ne te connais pas, je ne t’aime pas.

Jolie, ou comment enfoncer plus dans l’inconscient des femmes (et par cascade dans celui des hommes) que seule le forme compte. J’ai tjrs privilégié le fond, d’ou tu me parles ?!

Mais le ponpon c’est quand même la mention tout en bas à gauche :

« Un avant goût du printemps.. »

En la lisant, j’avais envie de rigoler, de pleurer et de respirer dans un sac en papier craft pour passer ma crise d’asthme.. j’avais l’impression de manquer d’air, c’est quoi cette oppression, sérieux?

On n’a même pas le temps de souffler des catalogues de Noel (enfin ça si, on les reçus en mois d’Octobre), le mois de Janvier bat son plein, les parisiens ne sont tjrs pas dans la place pour faire criser les savoyards sur les pistes de ski, on n’a pas fini de pester contre le froid et le gel, on n’a pas encore commencé son régime post-réveillon, les soldes d’hiver sont en cours, je n’ai pas encore réparé ma plaque de voiture fendue par un choc inopportun pour cause de verglas dans la voiture de devant, et on me parle de.. « printemps » ?!!!! pffff, je ne sais pas quoi dire.

(typiquement marocain ! ça te parle (t’écrit) pendant des heures, pour finir par un je ne sais quoi dire) (l’expression exacte (rhir khallini sakta) est intraduisible)

En regardant donc cette carte Yves Rocher, j’ai eu une image en tête et c’est ce qui m’a poussée à ouvrir mon ordi pour écrire ;

un marketing en course et nous consommateurs hors haleine essayant de le suivre. Ce besoin constant des marques de nous accrocher, de nous faire acheter, de nous créer un besoin.. pendant qu’on se les gèle en plus ces maso !!

Par esprit de contradiction j’ai eu envie de dire, (je n’aurais jamais cru d’ailleurs), espèce de carte, laisse moi me délecter de la haine du froid et vivre mon hiver tranquille ! Laisse moi être moche si je veux j’ai autre chose, une infinité de choses, et épargne moi surtout tes compliments creux.

un proverbe arabe dit « Méfie-toi de la louange : elle est à l’usage du flatteur, du menteur qui veut nuire ». Et c’est juste dans un sens.

* : ben oui, c’est la jauge qui permet de réguler le désire du désire.