Introduction

14.01.2015

Ce n’est point mon habitude de me jeter sur l’actualité, déjà pour éviter de réagir dans l’émotion, mais aussi parce que le silence est d’or ne serait-ce que le temps de mesurer ses paroles et prendre conscience de leur impact. Je ne déroge pas à ce principe.

L’instant de rupture se situe le mercredi 7.01 en fin de matinée (la semaine passée quoi), trois hommes cagoulés et armés à Paris, deux font irruption dans les locaux de « Charlie Hebdo » en pleine réunion de rédaction, et ouvrent le feu ; résultat 12 morts dont des policiers abattus dans la rue, et plusieurs blessés.

Leur message : on a tué Charlie pour venger le prophète Mohammed paru dans leurs caricatures.. Allah est plus grand !
Leur objectif : c’est vrai ça, c’était quoi leur objectif ?
rétablir l’honneur du prophète c’est raté,
honorer les musulmans dans le monde qd la seule chose qu’on porte de l’islam est une usurpation identitaire qui peut passer devant certaines formes d’ignorance, je ne me sens pas concernée ! mais étant musulmane je me dois de lever l’amalgame, au moins je l’aurais dit,
arrêter la liberté d’expression ? à moins d’être con, manipulé ou déconnecté de la réalité, je ne peux croire une seconde qu’on pense y arriver de la sorte,

mais j’ai conscience que tout jugement que je porte est relatif à mon périmètre de conscience.
Tjrs est il que cet instant de rupture est un fait : une interaction à eu lieu en ce mercredi entre différents individus qu’on pourrait qualifier d’ordinaires et il y a eu impact extra-ordinaire. l’impact est un résultat naturel dans une interaction, mais selon sa proximité, on en prend conscience, on l’analyse, on la commente, on la juge et on prend position, on identifie les responsabilités et on tire des leçons.

Dans un souci d’honnêteté intellectuelle, ou à cause de mon toc de mesurer chaque mot sorti de ma bouche car les mots ont un poids, ou juste par égoïsme car je choisis mes sujets en fonction de mes questionnements, je commence par considérer la perception du monde par l’individu, et la tendance qu’à chaque individu de percevoir les situations l’impliquant, de son seul point de vue, dicté par le vécu, juste parce qu’on habite son corps depuis sa naissance et qu’on y a vécu l’expérience de la vie, quand ceci est un point commun à tous.

Dans ma tentative de conceptualisation pour comprendre la nature humaine, et dans l’ère de l’information et du partage, je me dis que notre perception de la vie résulte d’une somme d’informations véhiculées par des interactions. Les interactions engageant au moins deux parties, elles tiennent aussi compte des notions de « vécu » et « d’observé », avec un poids différent sur la prise de conscience, les leçons tirées, l’impact observé et l’impact réel, ceci en boucle sur une timeline commençant chez chacun par la naissance et se terminant par la mort. Il en résulte une ligne de conduite relative à chacun, évolutive dans le temps, dans un monde de situations, de lignes de conduite et de destins croisés.
Je me tente à appeler ceci le périmètre de conscience.

Il est donc important de souligner que l’information résultante d’une situation vécue par deux individus en interaction est relative à la perception qu’a chacun de ces deux individus de la situation. Une perception dont émerge la réaction à la situation, dictée elle mm par la ligne de conduite de l’individu, basée elle mm sur la vécu et l’observé, notre périmètre de conscience.

Et l’expression dans toutes ses déclinaisons à un poids, et à défaut de le mesurer, c’est bien d’avoir conscience de cela. A fortiori quand l’expression devient publique, ce qui engage la responsabilité de l’émetteur par sa diffusion, mais aussi du receveur par sa manière de la percevoir, consciemment ou inconsciemment. Une forme d’interaction ordinaire que l’on vit quotidiennement ;

Car l’expression se décline dans tout.
Ce qu’on écrit, ce qu’on dit, ce qu’on fait, ce qu’on ne fait pas, ce qu’on consent, ce qu’on recommande et ce dont on s’indigne.. au fil d’une vie, sont une somme d’expressions engageant nos responsabilités en tant qu’individus.

Certes l’expression publique évolue dans des cercles (famille, amis, travail, espace publique, état, international, religieux, sectaire, ..) avec un auditoire plus ou moins étendu, et un impact plus ou moins fort. Toujours est il que l’expression publique engage une responsabilité dont on ne peut s’affranchir, simplement car les impacts cumulés des interactions ordinaires (faites d’expressions individuelles) constitue la destinée commune. C’est vrai à l’échelle des familles, des clans, des villages, des nations, du monde.

Mais il est difficile de délimiter le périmètre de responsabilité voire en définir le concept qd on se met à l’échelle individuelle prenant en compte, l’age, le périmètre de conscience, l’intention, .. et l’impact de chaque interaction ordinaire .. surtout dans un monde fait d’individus en interaction permanente.

à 2 ans sommes-nous « responsables » ? à 10 ans ? 15 ans ? à la majorité sexuelle ou à la majorité administrative ? et dans quel pays en fait ? conformément à quelles lois ? et quand juste on fait comme l’autre ? ou mince on ne savait pas ? et quand on est forcé ou manipulé ? si l’expression est une reproduction de notre éducation, de ce qu’on a appris à l’école, ce qu’on a vu sur internet, ou une réaction à un vécu, à quel niveau situe-t-on la responsabilité ? si un accident subvient au moment où l’on bronzait top-less sur une plage publique, pourquoi je pense à ça – qqun est il responsable ? il n’avait qu’à pas être distrait ! elle n’avait qu’à pas s’exposer ! hey mais c’est mon droit, on est en 2015, en France okey ! et je suis un homme hétéro okey, mon cerveau se situe à un endroit à la fois ! et c’est ton argument, franchement les mecs vous êtes tous pareils, sous couvert de pulsions « primitives », vous vous permettez d’être des porcs, t’as eu ce que tu méritais mec, t’avais qu’à tracer ta route et regarder droit devant.. bhoo c’est chaud franchement, imagine le mec suite à cela est tétraplégique, ce serait cher payé la seconde de regard détourné de la route.. qu’est ce que la justice ? difficile donc de délimiter le périmètre de responsabilité, ici interagit la liberté qu’a chaque personne de disposer de son corps dans le cadre de la loi, elle est dans son droit ! et la liberté de l’homme dans son regard sur la femme, c’est pas interdit de mater, si ? il y a pourtant eu conséquence et le minimum dans un souci d’honnêteté avec soi est la conscience, en amont, de cette responsabilité. perso je suis consciente que la vue de mes parties intimes peut provoquer le désir, une réaction primaire mais qd mm controlable, et puis j’y ai droit et c’est nul les traces de bretelles, et on est civilisés qd mm, et l’émancipation de la femme, je suis dans mon droit le plus fondamental, l’ampleur de la conséquence ici est faute à pas de chance. l’homme par ailleurs est loin d’être un porc d’ordinaire mais la elle était trop bonne franchement, sur le coup je ne me suis pas posé la question, juste j’appréciais la beauté ! elle aurait pu être pudique, il aurait pu être gentle-man, elle aurait pu être moche, cela aurait pu être interdit, son tél aurait pu sonné au moment où il passait devant, ah pas vu..

à telle interaction ordinaire on peut imaginer autant d’issues que d’individus…

donc les réponses engageant un autre sujet, je vais me limiter à ma propre expression d’opinion, sur les événements récents. Etant consciente que j’enclenche une interaction avec mon environnement en rendant mes pensées publiques, cela engage ma responsabilité dans la résonance qu’elles auront, je voudrais rappeler au lecteur son droit d’en penser ce qu’il veut, car le sens critique est une liberté individuelle dont on se passe des fois, mais c’est plutot cool d’en user.

longue intro je le conçois, mais un mal nécessaire pour mon honnêteté intellectuelle régie par ma ligne de conduite. c’est très égoïste je l’avoue, peut être mal jaugé de ma part, mais je sais pourquoi je le fais.

et je suis pronfondément triste. des personnes innoncentes sont mortes, des familles d’origines diverses touchées, un mal qu’on ne souhaite à personne mm à son propre ennemi.

 

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