Fil conducteur pour charge morale

Je n’arrive pas à rédiger sur mon écran. Le sujet dont je voudrais te parler me tient tellement à coeur que je ne sais par quoi commencer.

Alors je commence par le début.

Nous sommes tous égaux, et les civilisations (passées ou contemporaines) de mon point de vue se valent toutes.

Je constate que le genre humain n’a pas tellement évolué. Je ne parle pas d’outils, de technologie, de science, de médecine, de philosophie, de… etc. Ceux sont ce que les livres ou eBooks sont à l’écriture. Et leur évolution est toute aussi cohérente que l’ancrage humain dans ses besoins premiers. Dont l’appartenence.

Le sentiment incontrôlé que suscite le manquement à un besoin primaire s’accompagne naturellement (mais pas forcément car le choix rentre en compte) d’une intensité de réaction de l’ordre du primitif, ou du sauvage. Cette réaction est perçue en général par soi comme étant positive car de l’auto-défense provenant de l’instinct de survie. La perception de l’environnement peut être toute autre.

Dernièrement, j’ai vu un documentaire sur le Mal. Il y était question de savoir si le mal était inné ou acquis. Une question intéressante dont je ne suis pas le seule à chercher la réponse à priori. Ce doc m’a apporté quelques lumières, mais je te le cite pour une autre raison. J’y ai entendu que les psychopathes (une sorte d’incarnation du mal) vivaient dans un monde intérieur en décalage complet avec leur environnement extérieur. Certes. Pour compléter ce raisonnement de mon humble point de vue, je dirais que ce monde intérieur est la réponse à un besoin inné donc sa présence n’est pas un choix mais un fait. De ce fait, nous en disposons tous, et il est plus ou moins en adéquation avec la réalité extérieure en fonction de chaque individu. les sentiments vécus pendant les différentes interactions avec l’environnement depuis la naissance, forgent l’univers intérieur.

Il me semblait important donc de préciser que la construction de cet univers était inévitable et que son adéquation avec l’environnement était le fruit mm de ce qu’a offert l’environnement à l’individu. On peut donc naitre avec des gênes de mal, mais c’est en grande partie le vécu qui définit si l’on suit cette direction ou l’on en choisit une autre.

Ceci étant dit, je reviens à l’appartenance, besoin caractéristique du genre humain (aussi). Je commence par l’exemple léger de l’adolescence, période effervescente d’hormones ou l’on recherche l’appartenance. Le groupe d’appartenance pouvant tenir du palpable ou de l’idéologique. Dans ma jeunesse, je me disais électron libre mais ne pouvais échapper au besoin d’appartenance, et me sentir aimée par mon cercle d’amis pour ce que j’étais me procurait du bonheur. J’existais.

Mon second exemple est mon arrivée en France, là où j’ai découvert le déracinement et compris le sens du mot patrie. Avec ses qualités et surtout ses défauts, qui me manquaient. Et dans le contexte d’immigration, ce sentiment d’appartenance m’était devenu vital. ici je ne suis pas chez moi, mais j’ai un chez moi ailleurs. une question d’équilibre pour maintenir l’adéquation entre mon moi intérieur et sa capacité à interagir avec l’environnement. Ah la patrie, notre terre mère. comme tout besoin dans la vie, on mesure son importance qd on en manque. Ce qui m’amène (enfin !?) à notre sujet.

La palestine pour les palestiniens et le monde arabo-musulman en général.
Et Israel pour les israéliens et les juifs du monde en général.

L’appartenance au genre humain les unit, de ce fait, le sentiment d’appartenance à une terre mère leur est vital pour se sentir exister et développer les appartenances secondaires (fimiliales, amicales, professionnelles, artistiques, ..) et s’épanouir.

Je te parle de cela, dans le contexte actuel où depuis le 8 Juillet, les tirs de roquettes affluent de part et d’autre entre l’armée israellienne et le mouvement du Hamas. Les principales victimes actuelles étant les civils palestiniens, ou devrais je dire Gazaouis.

Il ne reste en effet de la Palestine que quelques bribes dont la bande de Gaza où survivent des palestiniens devenus apatrides, dans des conditions de blocus dont la violence est proportionnelle à la riposte (par instinct de protection) engendrée.

Et les victimes civiles par milliers depuis des dizaines d’années, donnent une consistance  au mot « crime conte l’humanité ».

Comment peut on en tant qu’humain, comprendre la vitalité de l’appartenance qd il s’agit de soi, et en dénuer d’autres d’une manière aussi violente ? De quel droit peut on illégitimer la réaction engendrée qd on la considére légitime pour soi ? la notion de vécu vs perception prend toute son ampleur..

Ce qui m’amène à la position israélienne; héritage d’un vécu douloureux.

Sans rentrer dans les détails, je reviens à l’époque de mes grands parents, qui n’est pas si loin. Le peuple juif a subi rejet, déracinement et massacre. Le sentiment d’insécurité engendré donc la réaction d’auto-défense étaient inévitables et sont légitimes.

En a été conclu l’établissement de l’état d’Israél, un état juif, donnant à ses ressortissants un visa de passage de l’orphelinat du statut d’apatride à la douce chaleur de la terre mère. Désormais ils ont une patrie, et la défendent.

Le raccourci est volontaire. Me basant uniquement sur les propriétés qui unissent le genre humain, je comprends que ces deux peuples ont droit tous deux d’exister, de jouir de la sécurité de l’appartenance et de tout ce qui en découle.

J’en arrive mnt à l’environnement dans lequel prolifère ce conflit, et je reprends l’offensive actuelle, qui suscite l’émotion générale des citoyens du monde. A chaque rupture de cessez le feu, cette émotion resurgit de la mm manière et de la mm intensité.

D’abord coté arabo-musulman, j’ai entendu dernièrement une phrase portant une idée assez profonde : les nations arabes divergent sur différents sujets, seule la question palestinienne retient la convergence unanime.

Cela ne veut pas dire grand chose pour vous, mais pour moi ça veut dire bcp.. pardon, un relent d’humour mal placé.

Mes racines sont arabes. Je suis née et ai reçu mon éducation au Maroc. Un passif culturel ancré malgré moi, dont je suis fière soit dit en passant (cela fait partie de mon processus de cohérence entre vécu et perception). Mon histoire m’a appris des choses, et je me réserve le droit de regard sur son objectivité. L’injustice que subissent les palestiniens chassés de leur terre et violentés depuis est réélle. Tout aussi réelle que celle subie par les juifs en temps de guerre. Je ne parle pas encore de religion.

L’opposition avec celle-ci est le fruit de la radicalisation provoquée conjointement par les nationalistes arabes-musulmans et les dirigeants sionistes. Elle n’est pas venue des individus du peuple, mais a été relayée depuis.

Et l’amalgame gravement ancré dans l’inconscient collectif en devient que les arabes sont forcément musulmans ! que les juifs ne sont pas arabe ! et que les musulmans veulent la mort des juifs !

Avoir les palestiniens eux mêmes proie de sentiment similaire, comme voisins, ne facilite pas l’appaisement.

On pourrait  l’appeler « processus nouveau de radicalisation ». Implanté entre les deux guerres, cultivé pendant la seconde guerre et récolté par notre génération d’arabes, juifs ou musulmans, dans une période marquée par les débats identitaires.

Car avant cela et des siècles durant, la région d’arabie était multi-ethnique, où juifs, musulmans, chrétiens et polythéistes vivaient ensemble, et appartenaient au mm patries.

Des patries divisées ensuite pour divers intérêts. Un peu comme ce qui se passe actuellement dans la vie quotidienne des pays. Cela me rappele, mm si c’est à moindre échelle, ce que j’appelais les brêches ouvertes par la campagne puis la politique Sarkozy, dans la société française. Instrumentaliser le langage pour vendre les idées et forger les opinions publiques, sur une base d’opposition de communautés. La campagne passée, objectifs personnels du dirigeant atteints ou non, reste la population divisée et en manque d’amour si je fais référence à mon billet précedent, l’amour du dirigeant à son peuple.

Nous voici donc le 29 Juillet, 21 jours rythmés par une offensive inhumaine pour les uns, résultante d’une histoire inhumaine vécue par les autres.

Ma question : jusqu’à qd va-t-on continuer à se déchirer dans une haine créée de toutes pièces pour servir des pouvoirs manipulateurs et défaillants en tous points ?

Ma réponse fort heureusement me vient des différentes initiatives citoyennes positives. Mon homme a peut être raison d’avoir foi en l’humanité.

Et il y a tellement de solutions pour arrêter ce conflit. A commencer par s’engager dans une reflexion personnelle avant chaque prise de position au lieu de suivre bêtement (de ce fait se désengager) les idées des autres, fussent ils l’élite intellectuelle ou politique.

L’imitation, une des dérives de l’évolution humaine est un mal sociétaire qui se propage de manière assez vicieuse. son plus gros danger est donner l’illusion du libre arbitre. (un sujet qui nécessite son propre billet, si j’en ai l’occasion).

Parmi les solutions, il y a la culture, et voici un bon lien pour apprendre.
Les messages d’amour sont un aussi bon moyen d’y arriver, en voici plein.
L’humour est une manière de nous ramener à nos différences et les dédramatiser, il n’y a qu’à voir :

Autant de méthodes pour un message universel.

J’ai pleuré des jours durant, à la vue (malencontreuse et pourtant évitée depuis des semaines) de cadavres d’enfants dans les bras de leurs parents ou a côté de ceux de leurs parents, et je ne compte plus sur une solution magique apportée par la communauté internationale. Celle-ci emmêlée dans son escalade d’engagement, pour ne pas perdre la face, face aux conséquences inévitables d’une décision injuste d’une époque de guerre, dont le contexte émotif nous poursuit depuis.

Mon message correspond en tous points au 1er article de la déclaration des droits de l’Homme :

Tous les humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

La solution : son application. Et cela passe par chaque individu et dans toutes les actions du quotidien.

Je conclus sur une note égoïste juste entre nous.. je me sens plus légère, j’ai presque faim ! depuis le temps que je me suis mise en stand-by, ne faisant que ressasser les mm reflexions, m’en vouloir de mon silence, je n’en pouvais plus. Le propre de l’électron libre étant de n’être ni meneur ni suiveur, mais porteur de charge (positive, négative ou neutre).

Ma charge est mon devoir moral. Et son accomplissement à mon échelle n’est que pur égoïsme pour arriver au bonheur et la sérénité intérieure, mm si j’ai honte d’en jouir pendant que des injustices se passent au mm moment ailleurs.

Et si la solution était que chacun parte à la quête de cette sérénité ? s’alléger la conscience pour accéder au bonheur. Alors tout le bien qu’on ferait est pour soi, et tout le mal qu’on ferait est contre soi. Le choix appartient à chacun.

 

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