La météo en Mai

Le syndrome de la page blanche, je crois que j’y suis… pourtant les idées ne manquent pas à commencer par le temps ; il fait mauvais ! Il n’y a qu’à sortir pour le voir et écouter les JT pour en être sur (au cas où), alors permets moi de m’abstenir d’en parler.

Je n’aimerais pas te suggérer de tomber dans la dépression alors que les médias répondent déjà l’idée très largement…

Eh oui  les français sont déprimés par la crise, le chômage, l’immoralité de la classe politique, la baisse du pouvoir d’achat, le mariage gay qui vient d’être adopté…  en rajouter avec le temps serait sadique.

D’autant que de mon point de vue (encore plus sadique), ceci n’est que le début d’une ère météorologique transitoire. On ne peut pas continuer à consommer comme des malades, raser des forêts, polluer l’air et l’eau, nous reproduire à outrance, cultiver à outrance, manger à outrance, fabriquer des armes et des smartphones, les acheter les jeter puis les racheter, nous tuer à outrance.. en somme être ce que nous savons être le mieux : des humains… puis. penser que cela ne fera pas broncher la Terre avec ses quelques milliards d’années de vie pépère. Ce serait ignorer la première loi de la physique sérieux ! ou ignorer les fondements de la chimie.. ou alors vivre dans sa matrice, en gros fuck the world il n’y a qu’une vie putain ! Dans tous les cas, même si l’on ne voit pas la banquise fondre, elle fond.. autant commencer à s’habituer au futur changement climatique et parler d’autre chose.

Bon cela ne me dit pas ce que je vais bien pouvoir traiter comme sujet aujourd’hui..

Il y a quelques jours, je voulais parler d’une question existentielle : au Poker, la couleur bat la quinte, pourquoi ? ma réponse étant une sorte de moyen mémo-technique (parce que je ne m’en rappelle jamais) basé sur une esquisse de calcul mathématique impossible (et faux d’ailleurs), tu conviens qu’elle ne t’est d’aucune utilité !? c’est exactement ce que je me suis dit alors je me suis ravisée.

Entre temps, la télévision  continuait sa petite vie de tous  les jours, à coup de centaines de chaînes et un contenu pas toujours à la hauteur. Je  voulais donc parler  de la télé, j’avais  même trouvé un titre  »La Télé, cette pute de luxe ! » puis me suis rendue compte que tout était dit.

En dernier recours, j’ai laissé tomber l’écriture et me suis réfugiée dans quleques lectures de jeunesse, en arabe littéraire, et redécouvert la richesse de ma langue maternelle dont j’étais une Ténor. sans blague.

Cette immersion rétrospective m’a laissé un gout de regret que je ne suis pas prête d’oublier. J’ai perdu beaucoup de mon vocabulaire et expressions et ça alors je le REFUSE !! Alors c’est décidé, je me remets à l’arabe.

Direction mon grenier, j’ai sorti TOUTES mes écritures et lectures et m’y suis replongée.

Dans la perspective de reprendre l’écriture en arabe aussi, j’ai téléchargé l’extension « Google Input Tools » pour avoir accès à un clavier arabe. J’ai aussi ressorti les recueils poétiques de Nizar Kabbani, les ai lu presque d’une traite, juste pour me remémorer ces saveurs linguistiques, et effacer un peu le goût amer du regret.
Cela faisait très longtemps… et c’est tellement bon.

Cette immersion m’a aussi ramenée à ma jeunesse. Au fil des pages de mes mémoires, j’étais redevenue ado de 14 ans, 17 ou 20 ans. Un trésor personnel. Je me suis rendue compte d’une chose plus ou moins drôle.. je pleurais tout le temps ! et je m’en voulais à l’époque de « cette faiblesse ». Ben quoi, t’es une fille et tu pleures pas?? Allo…

Les problèmes des autres me faisaient pleurer, et la disparition soudaine du clochard que je voyais tous les jours au même endroit, moi en voiture avec ma mère et lui dehors, aussi. J’avais écrit un poème à sa mémoire pour la célébrer à jamais.. tiens, cela me fait penser bizarrement aux sans abris oubliés du paysage médiatique parce qu’il ne fait pas encore assez froid..

À l’époque et à la vue banale de la pauvreté, je me sentais une privilégiée. On avait une voiture ce n’était pas rien.

Ma mère achetait ses voitures dans leur second souffle. Elle ne pouvait prétendre avec son budget qu’à celles de plus 15 ans d’existence et plus de 150 000 Km au compteur. Mais qu’importe, on faisait partie de l’élite qui avait un moyen de locomotion familial déja, et ce n’était pas une mobilette.

Je me rappelle la première : Peugeot 504 blanche, on nous prenait pour des taxis sauvages. Puis : R12 blanche, elle avait 20 ans quand on l’avait achetée. Ensuite : Fiat Uno, je me rappelle juste de la fois où on était 10 dedans à Marrakech…

ah la belle époque, tu comprends pourquoi je ne déprime jamais à cause du temps, ni de la crise d’ailleurs ; j’ai joué enfant avec ma cousine dans sa « barraqua » en bidon ville, j’ai connu M. clochard sans abri et sans famille et j’ai connu les voitures de ma mère, alors quand j’entend les JT catastrophés par la baisse du budget vacances des français à 400 et qques €/personne/an, cela me fait sourire parce que :

1. penser au budget vacances est déja plus haut dans la pyramide de Maslow..
2. et en avoir un c’est un privilège merde !

Bon, pour une page blanche elle ne l’est pas tellement. Allez, à la prochaine du coup !

 

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