Nous sommes lundi 18 mars, 11h55 et je boucle dans quelques heures ma trente troisième année de vie.

33 ans et un sentiment de nostalgie aux antipodes de la colère qui bouillonnait en moi à mes 30 ans. Normal. lors du passage de la trentaine, l’esprit est encore imprégné des vingtaines. l’invincibilité, il en sort et des fois il a du mal à se faire à cette nouvelle naissance, comme un accouchement plus ou moins douloureux, alors l’esprit est à son désavantage ! trop jeune dans un corps en cours de bascule vers l’autre versant !!!

quant aux 33 ans, l’age de l’esprit est carrément à son avantage ! assez jeune dans un corps en plein apprentissage (plus ou moins rapide) de la sagesse.

On me dit que 33 est l’age du Christ et ma mère m’a dit que c’était l’âge du paradis. C’est sensiblement similaire. Le Christ serait renvoyé au paradis à l’âge de 33 ans, comme tous les autres heureux gagnants. Hey mais.. j’aurais le même age que ma fille au même moment, génial !

Enfin pas dit que j’en sois, si je me réfère à certains systèmes de valeurs apposés et imposés par les Hommes pour servir Dieu (soit disant). je n’ai qu’une chose à dire, merde!

Je me raccroche à la croyance en le paradis de toutes mes forces, autrement ma vie n’a aucune valeur.

Ben oui sérieux !!! tous les connards de ce monde qui n’agissent que pour leur propre gueule, sans se soucier de quoi que ce soit d’autre seraient impunis, sans l’existence de Dieu.

Je ne parle pas des gens en prison ou qui méritent de l’être ou que sais-je, NON.

Je parle de spécimens beaucoup plus dangereux, comme Bachar El Assad ou Hitler auteurs de crime contre l’humanité qui resteraient impunis,
les producteurs d’aluminium et d’huile de palme auteurs de crime contre toute forme de vie qui resteraient impunis (mêmes nous consomoutons qui achetons et soutenons de ce fait ces crimes)
les braconneurs, les terroristes de la religion et de tous les extrêmes mais pas que..

Les plus dangereux sont les vicieux ordinaires dont on n’a jamais vu le vrai visage.

Seul Dieu (s’il existait) sait (saurait) ce que contiennent les âmes et personne ne peut prétendre le contraire.

Alors Ma croyance en Dieu me procure la force de vivre et de supporter ce monde, d’oeuvrer pour le bien combien même les lois humaines n’existaient pas. Et les 33 ans me procurent le cran de le dire..

A ce bouclage, je le dis haut et fort, sans crainte de jugement ni de comparaison ; j’aime Dieu de tout mon être, d’un amour simple, silencieux et platonique, celui que je sais donner le mieux, que je suis prête à donner à qui en veut et à recevoir qui de qui veut m’en donner, d’un amour sans attente de retour, un amour global, objectif, libre et SURTOUT SURTOUT sans intermédiaires.

Je devine le sourire au coin des non croyants et je suis au dessus. C’est le propre des 33 ans.. j’emmerde le monde, je suis une croyante cartésienne et anticonformiste, et je ne me sens même pas obligée de justifier l’association de la foi avec la science. alors je ne le fais pas.

A mes 33 ans, je constate avec sérénité que je suis sur une bonne voie…

Je remets tout en question, tout le temps, à la recherche de la perfection pour être meilleure. Je ne peux faire mieux pour avancer. Personne ne peut faire mieux pour avancer.

La perfection étant Dieu ou l’absolu, alors être meilleur c’est chercher à égaler la perfection de Dieu ou de l’absolu.

Dieu étant Tout et Meilleur,

il est alors science, et le meilleur est encore à découvrir,
Il est curiosité, et le meilleur est de chercher à savoir,
Il est philosophie, répartie, indulgence, intégrité, culture, humour, amour,…

je me dis qu’il est aussi malice.. car si l’on se dit (comme moi) le jour des 33 ans « tiens, je vais faire de cette année une période exceptionnelle de ma vie », Dieu me rappelle que c’est pas de chance !!! car la 33 ème année vient de s’écouler, et me répond en sourire « Alors, qu’en as-tu fait? »

Bien sur ! je me replonge alors dans une rétrospective :

En cette année, j’ai ouvert ce blog et annoncé dans le premier article un passage de cap. J’avais le sentiment profond que je devais faire quelque chose, avancer, m’affirmer, participer, je ne trouve pas le mot juste. Me croyant encore à 32 ans, je n’ai pas pensé à la relation de causalité. Mon blog est mon pas en avant et c’est mieux que de piétiner sur place. +1.

J’ai également quitté mon travail. dans des conditions particulières certes mais sans une volonté consciente ou inconsciente cela n’aurait pu se produire. Je me rends compte que c’était la meilleure chose que j’aurais pu faire. +1.

J’ai commencé des cours de Hip Hop. C’est un loisir certes, mais pour moi une ouverture vers de nouvelles dimensions artistiques, la danse occupant beaucoup de mon temps.

Je ne danse ni pour l’argent, ni pour la gloire, je danse pour me libérer, pour transmettre et pour me sentir vivre. Je me rends aussi compte que c’était une très bonne initiative ce cours de hip hop.+1.

J’ai eu également la nationalité française et de mon point de vue, ceci n’est que justice. Depuis 15 ans que je vis dans ce pays, la France reconnait désormais officiellement ma double culture. Le Maroc m’a construite, la France m’a fait avancer et à moi de rendre hommage aux deux. Une bonne chose de faite.+1.

Pendant cette 33 ème année, j’ai aussi appris à ne plus me soucier de coller à l’image que l’autre se fait de moi… je ne cherche plus à être parfaite dans tout, mais à être parfaite dans ce que je suis.

Je me rends alors compte que l’apogée d’une vie à sa 33 ème année n’est pas une légende. Toute une personnalité qui a germé puis poussé des années auparavant sort au grand jour d’un coup ! 33, l’age de l’accomplissement. C’était le cas pour ma part, j’ai accompli des choses importantes (à mon échelle de bien être) pile en cette année et mon anniversaire aujourd’hui n’en est que la conclusion.

Ma mère a dit qu’après l’apogée des 33, la régression commence !

oui ma mère a un humour piquant que j’ai apprivoisé malgré moi. Après ses blagues sur mes poils de pubis en pleine puberté devant tout le monde, plus rien ne me touche.

N’ayant expérimenté que l’avant 33 ans, le futur m’en apprendra plus sur l’après. En tout cas, si ce jour marque un tournant vers la régression du corps, je le prend comme un tournant vers la sagesse de l’esprit.

Ma philosophie observatrice me rappelant qu’à chaque âge son lot d’apprentissages. A la naissance nous apprenons les choses primaires, à la puberté les choses de l’amour, à l’age adulte la sociabilité et à la vieillesse la sagesse. J’ai hâte d’avoir la sagesse de ma mère.

Je vais donc commencer par des actions concrètes.  La première : laisser mon égo de côté, et faire la paix avec ma soeur.

Ensuite, danser, puis le reste viendra avec le temps…