Le commencement, la fin et l’entre deux

cher lecteur,

le besoin d’écrire m’est une douce torture comme le second souffle est au sportif.

mais je n’ai pas le gout ! Je suis toute songes. c’est fatiguant mais non, je ne veux l’ignorer.. ce petit soupçon d’humanité.

il se passe tellement de choses dans le monde. il vit. il meurt. il se meurt. il s’agite et chacun agit et interagit avec, en fonction de sa naissance et de la vie qui en a découlé. en permanence.

drôle la vie tout de même. nous sommes 7 milliards d’individus sur la planète, indéniablement unis par l’évolution et les matières premières, unis par l’eau douce qui nous maintient en vie et par l’air que nous respirons. mais n’avons conscience que des occupations immédiates auxquelles nous vaquons tous les jours.

besoin de changer?  oui! non? et pourquoi changer d’abord?

ben parce que le monde est en perpétuel changement. d’ailleurs, on accepte de changer nos habitudes pour un meilleur confort matériel pourquoi ne pas l’accepter quand il s’agit du confort spirituel ?

intéressante la notion du changement ceci dit, car entre elle et nous brûle la flamme d’un amour vache. passionnel, dompté ou rejeté, mais inévitable.

le routine nous voulons balayer, mais le changement bien souvent nous effraie. typiquement humain !

qu’est ce qui est si effrayant dans le changement? à chaud je dirais que c’est l’instant de rupture. c’est tout ! certes envahi par l’angoisse de l’après, mais ça c’est normal.

pourtant le changement est la base.

je pense à la naissance, premier instant de vie individuelle. Et on est déja à notre première rupture. Un changement qui consiste à passer d’un individu abstrait à un individu concret. un moment unique dans la vie de l’Homme et à son insu svp.

très ironique en somme, l’Homme qui oeuvre pour maîtriser sa vie et son environnement ne peut maîtriser sa propre naissance !

ce premier changement initie la conscience.

le fait qu’il soit à notre insu initie l’interchangeabilité des destinées.

et la conscience de cela initie l’amour de l’autre. car il aurait pu être moi.. et je ne suis moi que parce que j’ai conscience de l’existence que je vis.

ma conscience décline avec la mort.

la mort?

certes la mort est un changement radical. en tout cas le dernier moment de rupture.. avec la vie. et l’angoisse de l’après y est relative à chacun. c’est tout ! cela dédramatise la mort à mort non? (j’ai tenté)

L’ironie voudrait que ce soit un autre instant décisif à notre insu.

et si notre existence était régie par les choix que l’on fait entre ces deux instants?
ravie de l’apprendre !

alors il y a la naissance = changement involontaire
puis la mort = changement involontaire
puis tous les choix lors d’une existence entre les deux = changements conscients et volontaires.

j’y vois une esquisse de fil conducteur mais n’arrive pas à canaliser ma pensée.

un peu comme dans un jeu où l’on se voit imposer des contraintes à la naissance, puis l’on doit composer avec pour avoir la stratégie gagnante. le tout est de savoir quelle stratégie est gagnante pour une vie, et quels gains motivent notre existence ?

je ne peux répondre à cette question que pour ma part.

ma stratégie est de vivre sereine, avec moi même et avec les autres, commençant par ma famille.
comment ? je fais mes choix pour moi quand il s’agit de moi seule et reste consciente de l’autre dans mes agissements avec l’autre. je me mets assez souvent à sa place à vrai dire.
pourquoi?

je suis née marocaine, j’aurai pu naitre somalienne ou syrienne, ou…

du point de vue d’un pays développé, être un citoyen du tiers monde n’est pas super ! mais dans mon échelle globale, j’aurais pu avoir pire ; crever la dalle en Afrique, ou mourir sous les tirs de feu de mon souverain, ou…

j’aurais aussi pu être mieux, mais cela ne tient qu’à moi d’améliorer mon existence !

je suis née fille, j’aurais pu être un garçon ! mais je n’aurais pu rêver mieux que d’être une fille :)  sauf si j’étais un garçon peut être.. ce doit être pareil d’un point de vue égalité absolue.

je suis née hétérosexuelle, faisant ainsi partie de la majorité. j’aurais pu être homosexuelle et subir les agissements intolérants de la majorité qui exclue la minorité.

dans ma stratégie de vie sereine, je me dis que j’aurais pu être homo et la j’aurais souhaité qu’on me considère telle que je suis ; un individu parmi les autres. mais ceci est un autre sujet sur lequel je m’étendrai une prochaine fois, j’ai beaucoup à dire sur la justice à deux mesures.

je suis née valide, j’aurais pu être infirme,
je suis née dans le confort, j’aurai pu naître dans le besoin,
j’ai été aimée, j’aurais pu être maltraitée ou abandonnée,
petite, j’ai eu une instruction, j’aurai pu avoir un travail ou être un enfant soldat,

nous sommes ce que nous sommes. et respecter l’autre n’est que justice pour l’ensemble de l’humanité. cela commence par arrêter les préjugés et s’intéresser « réellement » à l’autre.

je me dis que perdre de vue l’instant de naissance c’est perdre de vue ce qui nous lie tous. une destinée commune.

et perdre de vue la mort, c’est perdre de vue ce qui nous attend tous. être le repas de milliers de verres de terre, que l’on ait été PDG d’une multinationale ou éboueur du coin.

et perdre de vue notre conscience c’est oublier de vivre.

la maîtrise de l’après naissance et de l’avant décès nous accorde juste le droit de ne pas nous ignorer, car au final qu’est ce que l’individu? unique? interchangeable? qu’est ce que la vie? et en quoi nous sert elle?

j’ai une belle vie et j’aurais pu avoir une vie de merde, que j’aurais voulu changer de toutes mes forces, mais qu’est ce que la force d’un individu parmi 7 milliards ?

j’aurais tendance à dire, c’est déja ça !

si j’étais somalienne, j’aurai voulu que les autres individus prennent conscience que je vis la faim tous les jours. Pas uniquement à l’heure des infos, mais H24. à cet instant même…

bref, tout cela pour dire qu’on est tous concernés, du moment qu’il s’agit de l’humanité. Avant (bien avant), nous n’étions que quelques tribus, c’était facile de penser global, le bon temps? c’est discutable ! quoi que.. bref. aujourd’hui, le fait de faire partie de 7 milliard d’individus ne facilite la chose, mais le plus drole c’est que nous nous résignons presque à la routine.

tant que j’ai mon confort quotidien jusqu’à ma mort, je suis heureux !

je travaille pour assurer un certain niveau de vie, élever mes enfants et avoir une retraite confortable pour la fin de mes jours.

mais.. dans les 7 milliard, il y a tellement d’aspirations différentes et qui nous concernent tous. un changement continu et global. c’est de loin le plus prés de tous les changements car touche toute l’humanité et nous en sommes tous responsables.

 

2 réflexions au sujet de « Le commencement, la fin et l’entre deux »

  1. Comme tu dits le changement est la base de tout y compris l’évolution de toute chose, sans changement la fin de tout serait imminente ! Mais grace a elle la fin du monde est chaque jour repoussé.

    • exactement ! ce n’est pas pour rien qu’on dit qu’il n’y a que les cons qui ne changent pas, car accepter le changement c’est croire en la multitude de perspectives qu’offre la vie, c’est aussi témoigner de sa capacité à évoluer.

      Si on prend quelques exemples concrets ; ceux qui veulent le retour de Nicolas Sarkozy car sans lui la France est perdue font preuve de grande incapacité à évoluer car avouent implicitement qu’il n’en sont pas capables eux même, or la France a prospéré avant lui et continuera après lui, ce n’est pas la force d’un seul homme qui fait la prospérité d’une nation mais la force de tous les individus de cette nation.

      Aussi, ceux qui croient en François Hollande qui a tout de même pris comme slogan de campagne « la changement, c’est maintenant » sont forcément déçus aussi car au lieu d’initier un changement de fond, il ne fait que se calquer sur ce qu’a fait son prédécesseur pour ne pas baisser dans l’opinion publique.. alors je vois la deux caractères différents dans la forme mais assez similaires dans le fond : l’un parlait bcp dans les médias pour donner l’impression qu’il changeait les choses et en faisait moins, l’autre est quasi invisible des médias, on croit tous qu’il ne fait rien mais il fait pareil que l’autre. Au final, même action de « non changement », seule la perception est différente…

      bon j’arrête de parler parce que quand je suis lancée, c’est mort ! :)

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